Quand j’étais manager, il y a avait plusieurs choses que j’aimais beaucoup dans mon métier : Transformer les problèmes en solutions, améliorer les façons de travailler, améliorer les flux de communication, élever les standards vers l’excellence, dans un collectif constructif et respectueux, créer de la responsabilisation et de l’autonomie…

Mais ce qui m’animait le plus c’était de donner les clés et permettre à chacun de pouvoir grandir et s’élever aussi haut qu’ils le souhaitaient, d’être là en mentor pour les supporter dans leurs désirs d’amélioration et d’évolution.

Rien ne me faisait plus plaisir sur la réussite collective, par la réussite de chacun.Je n’ai jamais été une manager avec un style directif. Même si j’étais très rigoureuse et très claire sur la direction et la façon dont les choses devaient être faites (quand on vise l’excellence on a forcément certains standards 🙂 ), mais j’ai toujours laissé un grand degré de liberté à mes équipes pour s’organiser et être force de proposition.

J’ai toujours mis un point d’honneur à responsabiliser chacun et à instaurer un espace libre, inspirant et respectueux.

J’ai pu souvent entendre des membres dans mes équipes dire : ’Tu sais les autres équipes m’envient, tu me laisses briller devant les responsables, tu me laisses prendre tellement de responsabilités, là ou les autres managers gardent tout pour eux de peur qu’on prenne trop attention où de place…’

Cela doit être lié à mon experience internationale mais c’est aussi profondément dans mes veines. J’ai commencé ma carrière dans une très grande multinationale américaine en Angleterre où j’ai eu la chance d’avoir des managers qui ont été des modèles d’inspiration, dans leur façon de faire et de penser, de gérer les équipes de développer les gens.

Même si j’ai toujours aussi été convaincue que chacun à quelque chose d’unique à apporter, et que la différence de personnalité est une grande richesse, à condition de savoir comment la ‘gérer’.

Néanmoins, ce style de management n’a pas forcément été parfaitement reçu partout.

Certaines équipes avaient été habituées à une routine sans beaucoup de changements, peu de liberté, et pouvait voir cette opportunité de prendre de l’autonomie comme une forme de laxisme ou de punition…

J’ai mis du temps à comprendre, pourquoi cette façon de penser, collective, constructive, évolutive, ne fonctionnait pas à certains endroits…

Cela a remis beaucoup de choses en questions, sur moi, ma façon de travailler…

J’en suis venu à me demander si je n’étais pas dans l’erreur, si mon style de manager moderne et collectif était une erreur….

Mais le retour de tout ceux que je pouvais aider au quotidien, mes résultats et les appréciations des autres équipes avec lesquelles je travaillais me rappelaient que non… J’ai beaucoup tergiversé dans la frustration, sans vraiment mettre le doigt dessus.Jusqu’à ce que je comprenne, à force de recherche et d’introspection…

QUE TOUT NE FONCTIONNE PAS PARTOUT.

Qu’il y a des environnements dans lesquels nos plus grandes qualités ne seront pas appréciées, non pas parce que nous ne sommes pas à la hauteur, mais parce que le ‘match’, ne se fait pas.Le décalage est trop grand.

Comme des pièces d’un puzzle qui ne s’emboitent pas. Il n’y a aucune pièce qui est en faute, c’est juste des pièces qui appartiennent à un puzzle différent.

J’ai pu souffrir, dans ces moments là de me sentir rejetée… dans mon essence, dans ce que j’avais de mieux à donner. J’ai pu ressentir une immense solitude, ingratitude, incompréhension, perte de confiance…

Mais ce sont ces moments difficiles qui m’ont permis d’aller chercher des réponses, transformatrices… qui ont changé à jamais ma vision des choses, de moi… Qui m’ont confirmé que… il était important de prendre conscience du choix de notre environnement, que nous ne pouvions pas, même avec une détermination certaine, nous épanouir partout.

Là est ce que je considère comme la très subtile différence entre la détermination et l’obstination.

Etre déterminée c’est se donner tous les moyens pour arriver à un but, s’obstiner c’est refuser de voir les obstacles et barrières qui nous empêchent d’y arriver.

Des fois s’arrêter et faire demi-tour est la plus sage et la meilleure des décisions. Des fois juste quelques pas en arrière, pour prendre un chemin parallèle, ou pour prendre le temps de débroussailler le chemin, ou de se ressourcer.

Des fois il faut descendre de la montagne et en grimper une autre…

Mais ne pas s’arrêter à ce que les autres vont pouvoir en penser. Ceux qui pourraient vous reprocher de vous arrêter, ou de prendre un autre chemin, n’ont juste pas en tête le même objectif que vous.

J’ai pris dans ma vie des décisions qui ont pu être incomprises par beaucoup de personnes, parce que ces personnes n’avaient pas en tête mes ambitions, mes valeurs, mes standards et mes objectifs de vie.

Il faut dans ces moments là s’armer de courage et garder en tête cet aspect très important : personne ne peut savoir mieux que vous ce qui vous conviendra, car personne d’autre que vous n’est dans votre tête et dans votre coeur.

Vous n’êtes pas seules, nous sommes ensemble.

Anne