Face a la difficulté, se pousser ou renoncer?
Je suis une aventurière dans l’âme j’adore essayer de nouvelles choses et tenter de nouvelles aventures. J’étais surexcitée à l’idée de faire un vrai parcours d’accrobranche pour la première fois avec des amis.
J’avais 24 ans, motivée et excitée à l’idée de faire monter mon taux d’adrénaline, mais 15 minutes à peine après le début du parcours, paralysée de peur, j’ai du renoncer et redescendre. J’ai attendu un certain temps, j’ai regardé les autres faire le parcours… Je me sentais déjà assez honteuse sans les moqueries de mes amis qui me reprochaient de ne pas avoir eu le courage de le faire. J’étais sans doute la plus aventureuse du groupe, mais ce jour-là je me suis sentie toute petite.
‘Tu ne t’es pas forcée’ ’Tu aurais pu faire un effort’…
Quelques années plus tard, alors que je traversais le Costa Rica et le Nicaragua avec un sac sur le dos à l’aventure avec une amie, nous nous sommes arrêtées quelques jour à Monteverde. Monteverde c’est un magnifique endroit en altitude, ou l’on y trouve une vraie ‘forêt de nuages’, une des dernières forêts primitives, une immensité verte, un manteau de nature qui vous recouvre et vous fait sentir en unité avec la Vie.

Il y avait un parcours d’accrobranche spectaculaires à faire. Je rêvais de pouvoir le faire, même si au fond juste regarder la hauteur des arbres me rendait nerveuse. Mais j’avais tellement envie de le faire, de découvrir ce lieu unique en son genre, c’était l’occasion unique de le faire. Alors j’ai eu envie de dépasser ma peur, et pour être honnête j’avais quand même vérifié avant de payer les billets les photos du parcours.
Ile parcours était tellement proche des cimes qu’avec les branches, on ne voyait pas bien le sol, cela m’arrangeait bien. Alors je l’ai fait, non pas sans peur mais avec une appréhension complètement différente, j’étais tellement époustouflée par le paysage que ma peur panique était moins présente. Même si, il est vrai que quand il y avait un ‘bouchon’ à un endroit du parcours et que nous nous accumulions tous au même endroit, je ne pouvais pas m’empêcher de regarder en bas et de suer d’énormes gouttes.
Après une tyrolienne de presque 1km, extraordinaire, nous finissions le parcours avec la possibilité de faire un saut de Tarzan de 10m de haut… Un vrai le saut dans le vide… Dans l’énergie de la journée je pressais mon amie pour le faire, c’était l’occasion ou jamais, le faire ici, arriverait sans doute une seule fois dans ma vie, j’avais vraiment envie de me surpasser!
Elle était devant moi, plus nous montions l’escalier plus je me rendais compte que 10 mètres en fait c’est très très haut…. Moi qui était déjà impressionnée en haut du grand plongeon de la piscine municipale, chaque marche repoussait mes plus grandes limites personnelles. Mais je choisissais de rester alignée avec l’énergie de l’excitation.
Mon amie a sauté et alors que l’on m’attachait pour sauter je la voyais en bas qui à peine détachée s’était retournée vers moi pour me faire de grands signes avec ses bras. Je n‘étais pas sûre de là ou j’étais si c’était pour m’encourager ou pour me dissuader… J’ai su seulement après qu’elle criait ‘Ne saute pas!!!!’….
Mais je savais que si j’hésitais encore un seul instant je ne sauterais pas, alors sans réfléchir j’ai sauté…
J’ai ressenti pendant de longues secondes certainement la sensation la plus désagréable de toute ma vie et puis un grand soulagement… J’ai hurlé de toutes mes forces, si fort que tout le monde en bas m’a applaudi! Je tremblais de tout mon corps, mais j’étais fière de l’avoir fait! Un saut de 10 mètres!
Arrivée en bas, mon amie me confirmait qu’elle avait effectivement essayé de me dire de ne pas sauter, elle avait eu tellement peur elle-même qu’elle savait que je le vivrais assez mal… Entre nous, c’est certainement quelque chose que je ne referais pas, mais je suis comblée de l’avoir fait, car ce jour là j’ai pris ma revanche sur cette étiquette de ‘chochotte’ que j’avais gardé au fond de moi de cette journée d’accrobranche.
Comment savoir quand on se dépasse et quand on va trop loin?
Cette histoire est à l’image d’une leçon importante pour chacun.
Comment faire le tri pour savoir quand il est bon de se mettre en difficulté et de repousser ses limites et quand il est préférable de s’écouter et de renoncer?
Se pousser hors de sa zone de confort est nécessaire mais pas à n’importe quel prix, car trop se pousser pour s’endurcir ou se mettre trop fortement en zone d’inconfort donnera l’effet inverse de l’effet attendu.
Tout est un dosage subtil d’émotions internes, d’excitation et de peur.
Votre cerveau à votre insu, analyse très finement le mix d’émotions et de pensées à l’intérieur de vous à chaque instant. Il arrive à distinguer quand vous faîtes quelque chose ce qui ressemble plus à une mise en danger qu’à un dépassement de soi.
Quand il ressent une mise en danger il va faire deux choses :
- il va vous freiner par une émotion (la peur) et possiblement par un handicap physique (paralysie du corps, syncope, perte de voix, stress, etc..)
- Il va enregistrer très profondément dans ses programmes, l’expérience que vous êtes en train de faire et l’associer à un danger et une douleur. C’est à dire que la prochaine fois que vous allez réessayer, l’expérience sera encore plus difficile à vivre, car votre corps et votre tête saurons d’avance comment réagir, en vos empêchant de le faire pour assurer votre survie.
Si au contraire votre cerveau perçoit un plaisir, une envie, même si elle est faible, elle peut-être intense, alors il enregistrera cette mémoire avec cette émotion positive.
Aider quelqu’un qui hésite à franchir un cap c’est réussir à lui insuffler cette énergie positive qui va lui donner l’envie profonde de le faire, et peu importe la peur, il sera capable de braver ce ‘danger’ et de ressortir grandi.
A contrario, si vous poussez quelqu’un à faire quelque chose contre son gré, il en gardera peut-être jusqu’à un traumatisme profond (combien de personnes ont une phobie de l’eau car un maître nageur les a ‘gentiment’ poussé?).
Se pousser à faire quelque chose dont nous avons pas envie pour faire plaisir aux autres, c’est la recette garantie pour vous mettre des bâtons dans les roues sur le long terme.
Ecoutez votre coeur, vous serez capable de dépasser tous vos exploits et vos peurs si vous êtes alignée avec quelque chose qui vous anime et vous guide profondément.
Quand on est guidé par une énergie profonde, aucun obstacle n’est trop grand.
Si j’ai réussi à sauter ces 10 mètres alors que peu de temps monter à 3 mètres me semblait impossible, c’est parce que j’avais envie de le faire, j’étais portée par une énergie positive interne, mon état mental du moment. C’est l’état mental qui fait la différence.
Vous êtes terrifiée à l’idée de parler en public pour une présentation au travail? Vous forcer à le faire dans cet état d’esprit sera voué à l’échec. Par contre si vous trouvez, dans le fait de faire cette présentation quelque chose qui pourra vous motiver, vous intéresser, vous donner le courage de le faire (vous imaginez que quelqu’un que vous appréciez beaucoup est dans l’assistance et que vous faîtes cette présentation pour lui par exemple) alors vous avez tout gagné! A partir du moment ou vous réussirez à associer une émotion positive, stimulante, vous allez réussir à contrebalancer votre peur. Tout est dans votre étant mental.
Vous voulez plus d’informations et de techniques pour hacker votre cerveau et prendre le contrôle sur vos peurs? Je vous conseille d’aller visiter ma chaine YouTube.
Chaleureusement,
