Décembre 2016, je finissais mes études, j’étais en master de management international à Aix en Provence c’était en décembre. Quelques jours plus tôt j’avais vu passer une annonce pour un forum de recrutement européen à Bruxelles pour les élèves issus de certaines écoles. Par chance la mienne faisait partie de la liste alors j’ai postulé par hasard. Les plus grandes multinationales venaient recruter leurs futurs leaders.

J’ai reçu un mail me disant que j’étais acceptée pour participer. A Bruxelles, trois jours en semaine, cela me semblait un peu compliqué, alors j’ai mis cela de côté… Puis 3 jours avant le début de ce forum, une petite voix dans ma tête me disait que je passais peut-être à coté d’une belle opportunité. Dés le lendemain je demandais à ma professeure si je pouvais m’absenter trois jours pour assister à ce forum, alors que j’avais des examens de prévu. A ma grande surprise elle a accepté, j’ai alors cherché un logement en auberge de jeunesse, et des billets de train pour le surlendemain…

Me voilà donc à Bruxelles, parmis des milliers d’autres étudiants de grandes écoles. Pendant ces trois jours, chaque grand groupe présentait ses activités et ses opportunités d’évolution, puis les étudiants faisaient la queue aux différents stands pour prendre des infos et se présenter.

J’avais eu la chance sur plusieurs stands de m’être vu proposée un créneau le lendemain avec un recruteur. 

Au stand de Kimberly Clark la prise de contact s’était très bien passée avec la RH qui m’a invité le lendemain à rencontrer un manager. Cet entretien s’étant bien passé aussi, il m’avait invité à passer au stade suivant, un test sur internet pour évaluer mes capacités d’analyses et compétences mathématiques, les meilleurs auraient la chance de pouvoir participer à 3 jours intensifs de recrutement pour intégrer un très prestigieux graduate program de 2 ans.

Je rentrais chez moi, et je faisais le test : difficile.

J’aurais pu le faire en français mais je ne sais pas pourquoi, excès de zèle j’ai voulu montrer que je pouvais le faire en anglais. Je n’étais pas sure d’avoir bien réussi…

J’ai attendu un retour… rien. Trois semaines plus tard… rien. Six semaines plus tard rien. Cela ne sentait pas bon, je savais que les trois jours de recrutement devaient se passer courant février… Ma petite voix intérieure me disait, laisse tomber c’est foutu, tu as raté le test… Mais un élan de courage et d’audace (pour moi qui était plutôt discrète et timide) m’a fait appeler la recruteuse anglaise. 

Elle répond. Je lui explique que je n’ai pas eu de nouvelles, elle cherche dans ses papiers et me dit :

’Anne, tu n’as pas eu la note suffisante au test’ 

‘Ah, oui je me doutais… Je l’ai fait en anglais et j’aurais dû le faire en français sans doute, car j’ai eu du mal à comprendre toutes les questions….’ 

‘Ah, tu l’as fait en anglais?’

‘Oui…’ Il y a eu un blanc, et puis elle m’a dit : 

‘Ecoute, il reste une place de libre pour les 3 jours, si tu réussis à t’organiser d’ici la semaine prochaine et à faire tout le travail préparatoire pour venir, en du coup, beaucoup moins de temps que les autres, je t’inscris’…. C’était absolument inespéré!

Une semaine pour préparer mon voyage vers Londres, pour m’arranger avec mon maitre de stage de mon absence, pour faire un test de personnalité en ligne et préparer une présentation sur les tendances de la supply chain, à présenter devant un jury.

J’ai fait de mon mieux, j’étais motivée, j’avais finalement LA chance de participer! Tout ça grâce à ce coup de téléphone! Je suis arrivée à Londres la semaine suivante, nous étions 12 participants. 

Le marathon de recrutement de 3 jours a commencé sur les chapeaux de roues par un exercice collectif. Je n’en avais jamais fait. Nous étions six, nous devions construire une pyramide de A à Z, en exécutant tous les calculs mathématiques et établir tout un plan marketing… en 45 minutes. Cela était déjà assez difficile en soi, s’il n’y avait pas eu moins de 8 personnes juste devant nous en train de nous observer et prendre des notes…

Ensuite il y a eu 2 heures d’entretien, un entretien avec une psychologue, la présentation devant un jury de manager, etc…

Il y avait des gens plus âgés que moi, des cursus différents, certains plus stressés que d’autres, certains confiants… c’était une drôle d’ambiance, dans laquelle j’avais l’impression d’être l’outsider, celle qui avait juste eu de la chance d’être là mais qui n’était pas au niveau… Alors je ne me mettais pas la pression, je voulais juste faire de mon mieux, c’était une expérience unique et j’étais ravie de la vivre.

Le deuxième soir un repas était organisé pour nous et des responsables hauts placés. Moi, introvertie par nature, je ne me sentais pas du tout à l’aise. Je voyais ceux qui s’asseyaient directement à coté des managers, qui se faisaient mousser, qui étaient à l’aise et qui parlaient fort. Qu’est-ce que j’aurais aimé être comme eux, sûre de moi. J’avais l’impression d’être une petite chose inintéressante. Mais je savais que ce n’était pas juste un repas, les grands managers nous observaient aussi.

Alors qu’un groupe s’était formé pour parler sport, je m’approchais d’un manager assez discret et je commençais à lui parler du repas, de la nourriture, sujet bateau certes, mais je n’étais pas douée à ce genre de discussion… De là nous avons commencé à parler de choses et d’autres : de voyages, de mon projet de partir en Inde seule pour faire un projet sur le micro crédit, et de nos destinations de voyages préférés… finalement cela avait été une discussion agréable, où je n’avais pas eu besoin de me forcer à parler de choses qui ne m’intéressaient pas. Mais j’avais conscience que je n’avais certainement pas mis assez le paquet pour me mettre en avant.

Les 3 jours se sont terminés, nous étions tous dans le métro de retour vers la gare et nous échangions sur nos chance d’être pris… Tous étaient impatients de savoir et excités à l’idée d’être retenus. Moi j’étais exténuée, et finalement assez désinterressée. Je n’étais pas sure finalement d’avoir envie d’intégrer ce programme. Tout cela m’avait semblé si lourd, tant d’efforts pour une place…

Quelques jours plus tard, le téléphone a sonné. C’était la recruteuse qui m’appelait pour me dire que j’avais été selectionnée! Waouh… j’étais sincèrement surprise, mais aussi trés contente.

Moi qui finalement n’aurais pas du venir, j’avais décroché une place! J’ai appris plus tard que des 12 participants et des 3 places ouvertes, j’avais été la seule choisie.

De cela j’ai retenu a posteriori trois leçons que je voudrais partager :

  • Osez décrocher le téléphone, passez cet appel, envoyez ce mail ou postulez à ce job, même si vous pensez ne pas être à la hauteur ! Le pouvoir de l’audace est réel. Dans le pire des cas, vous recevrez un non, mais vous ne vivrez pas avec les regrets de ne pas l’avoir tenté. La chance sourie aux audacieux, car les audacieux vont ouvrir des portes qui leurs sont à priori fermées.
  • Ne vous forcez pas à être quelqu’un d’autre que vous. J’ai longtemps vécu avec la sensation d’être une imposteur à la suite de ce recrutement, me disant qu’ils allaient s’apercevoir qu’ils s’étaient trompés de m’avoir choisi moi. Ce n’est qu’avec le recul, étant devenue moi-même recruteuse que j’ai compris qu’il n’y avais pas eu d’erreur. C’est qui j’étais, avec ma personnalité, mon introversion et ma sensibilité, que j’avais été choisie. Ils avaient un rapport de 10 pages sur qui j’étais (issu d’un test de personnalité qui collait d’ailleurs extrêmement bien), ils savaient donc qui j’étais intérieurement aussi. lIs connaissaient mes failles et mes forces. Alors que moi je ne voyais que mes failles.
  • Apprenez à developper vos forces plutôt que vos faiblesses. Identifiez là ou vous vous distinguez et passez votre temps à devenir encore meilleure, c’est là que vous allez faire une vraie différence et devenir exceptionnelle et remarquable (plutôt qu’à essayer de gagner la moyenne sur vos points faibles, cela ne vous rapportera rien!). 

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Chaleureusement,

Anne