POURQUOI CHANGER EST SI DIFFICILE ?

Nous avons tous une relation au changement différente, néanmoins nous avons intérieurement une réaction inconsciente assez similaire et l’étude menée ci-dessous nous apprend quelque chose d’intéressant à ce sujet.

On a demandé à des gens en groupe de se mettre deux par deux, face à face, et de passer une minute à observer la personne en face de soi. Ces personnes avaient quelques accessoires à leur portée. On a demandé ensuite à une des deux personnes de se retourner et à l’autre de changer quelque chose sur elle. Cet exercice a été répété un nombre de fois suffisant pour en sortir un résultat similaire. Dans la majorité des cas, quand on demande aux personnes de changer quelque chose sur elles, elles enlèvent quelque chose, peu changent ce qu’elles ont sur elles ou rajoutent un élément.

C’est un exemple de ce que le changement représente à votre niveau inconscient, changer c’est enlever ou perdre.

Mieux vivre le changement, c’est donc mieux vivre sa vie, son quotidien et sa perception du monde. Quand on appréhende un changement, en général on essaye de cadrer tous les éléments que l’on connait, on liste les facteurs impactants, les différents scénarios possibles, les résultats attendus, etc… nous avons tous la capacité de faire ce premier tri organisationnel.

Là ou ne nous sommes pas tous égaux, c’est sur ce que l’on appelle la prise de risque.

LA CAPACITÉ À CHANGER EST LIÉE À LA CAPACITÉ À PRENDRE DES RISQUES

La prise de risque c’est quoi ? Prendre un risque, c’est effectuer une action dont nous ne sommes pas certains du résultat. Si l’on cherche à relativiser, des risques nous en prenons à chaque instant. Nous prenons la route, nous ne sommes pas certains à 100% que le trajet va se passer dans le temps imparti, par l’itinéraire prévu. Nous allons passer une soirée quelque part, nous ne sommes pas certains que la soirée va se dérouler comme nous l’avons imaginé.

Mais ce qui fait que nous prenons ces risques sans réellement y réfléchir, c’est qu’ils sont limités et notre inconscient les connait très bien, tous ces possibles scénarios, il a vécu ces situations un nombre de fois suffisant pour pouvoir imaginer à peu prés tout ce qui pourrait se passer et préparer une réponse adéquate.

QUAND IL S’AGIT D’UN CHANGEMENT NOUVEAU, LÀ DANS NOTRE TÊTE C’EST PANIQUE À BORD !

Pourquoi ? Parce que notre survie dépend de notre connaissance de l’environnement dans lequel nous vivons. Notre esprit aime ce qu’il connait, car il peut le maîtriser, l’anticiper ; il n’aime pas ce qu’il ne connait pas, car… il ne le connait pas et ne peut donc pas préparer de réponse adéquate à un danger éventuel. Notre esprit lutte toujours pour notre survie, et fait ce qu’il pense être le mieux pour nous en ce sens. 

Notre esprit scanne donc plus naturellement les pertes de repères, ne pouvant pas évaluer des gains inconnus, c’est pour cela que nous sommes programmés à nous focaliser plus sur la perte que sur le gain potentiel d’une situation.

L’appréhension du changement a beau être un programme commun à tous, nous ne sommes néanmoins pas tous égaux face à notre relation à la prise de risque.

C’est un peu, pour donner une image, comme dans les jeux télévisés où l’on vous propose deux boites, une dans laquelle il y a 500 euros et une dans laquelle se cache un gain surprise. Il y a 3 types de réactions, face à ce choix :

  • Les gens qui s’estiment “raisonnables”, ne se posent pas trop la question et prennent le gain connu. Ces personnes ont souvent une relation à la prise de risque plutôt frileuse. Ils suivront l’adage ‘un tien vaut mieux que deux tu l’auras’. Pour ces personnes, le changement non contrôlé s’avère en général plutôt difficile à vivre, car l’inconnu les déstabilise, ils aiment le concret, le certain, le connu.
  • Il y a les gens qui vont hésiter longuement, choisir la boite surprise et qui, s’ils y trouvent un gain inférieur vont aussitôt regretter et commencer à se culpabiliser voir même s’auto-flageller : “je suis trop bête j’aurais du écouter la voix de la raison, voilà c’est ma faute, je ne fais jamais le bon choix’” . Ces personnes aussi ont tendance à être déstabilisées par un changement qui n’apporte pas de satisfaction ou d’éléments positifs visibles ou immédiats.
  • puis il y a ces personnes choisissant immédiatement la boite surprise, l’inconnu, l’idée même de pouvoir gagner les stimule ! Qui, quand ils gagnent un moindre gain, ne semblent pas affectés, acceptent pleinement le risque qu’ils ont pris et s’ils devaient recommencer, feraient le même choix. Parce que leur vision est focalisée sur l’opportunité de gagner et à aucun moment sur celle de perdre, ainsi ils se détachent du résultat.

Que vous soyez dans l’une ou l’autre de ces trois catégories n’a pas d’importance, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction. Ce qui importe, c’est de comprendre votre réaction face au risque et à l’inconnu, car en l’appréhendant mieux, vous pourrez travailler dessus plus efficacement.

Cette différence est liée à notre capacité à lâcher prise. C’est la substantielle moelle de notre relation au changement, notre capacité à lâcher prise. Toute la difficulté de la tâche, c’est d’ouvrir les bras à l’inconnu et d’accepter pleinement les choses nouvelles qui vont se produire sans que nous ayons d’assurance, de preuve ou d’élément factuel sur ce qui va se produire et de rester serein malgré cela.

C’est ce qu’on appelle notre capacité à nous adapter, notre agilité. Devenir agile dans sa vie est aujourd’hui encore plus une force et une compétence clé. 

S’IL Y A BIEN QUELQUE CHOSE QUI NE CHANGE PAS, C’EST QUE TOUT CHANGE TOUT LE TEMPS

CHANGER : 3 TECHNIQUES POUR DÉVELOPPER SON AGILITÉ

Cela commence par des petits changements quotidiens.

  • Challengez-vous par des petits défis quotidiens : changer vos routines, faites les choses différemment. Les neurosciences nous démontrent aujourd’hui que chaque chose que nous faisons, disons ou imaginons différemment crée une nouvelle connexion neuronale, c’est-à-dire un nouveau chemin, une nouvelle voie dans notre cerveau, qui peut être utilisée dans nos raisonnements. C’est comme si nous avions codé dans notre cerveau uniquement le noir et le blanc. Notre vision du monde se fait alors en noir et blanc. Puis on introduit un jour, du rouge, alors notre monde commence à se colorer de rouge, puis, du vert, du bleu, etc. et notre monde devient un monde en couleur avec mille palettes de nuances que nous ne pouvions voir avant ! Pour chaque nouveauté que nous pensons ou imaginons, le résultat est le même ! Vous souhaitez vous lancer dans une nouvelle activité mais ce changement vous fait peur ? Ecoutez ou lisez toutes les semaines des témoignages de gens qui l’ont fait, pour imprimer dans votre esprit ces nouvelles possibilités
  • Imaginez au moins 3 scénarios possibles pour le choix que vous devez prendre, et définissez ce qui pourrait se passer de positif et de négatif. Ensuite pour chaque élément négatif trouvez 2 ou 3 solutions qui pourraient vous aider à les surmonter, pour ancrer dans votre esprit ces filets de sécurité qui vous aideront à pouvoir vous adapter, prendre certains risques ou opportunités, ou lâcher prise plus sereinement
  • Listez 3 désavantages à l’option qui vous plait et 3 avantages à l’option qui vous plait le moins : cet exercice a pour but de brouiller la logique de votre esprit en le faisant réfléchir différemment de d’habitude, pour obtenir des réponses différentes et garder vos programmes internes automatiques éloignés de votre réflexion.

Dans tous les cas gardez en tête que le lâcher prise se travaille et qu’en pratiquant, dans quelques temps vous aurez suffisamment musclé votre esprit pour pouvoir lui faire dire et donc vous faire faire ce que vous souhaitez. C’est à dire de pouvoir vivre tous les changements que vous vivez ou devez vivre, de la façon la plus sereine et agréable qui soit !

CE N’EST PAS LE CHANGEMENT QUI EST DOULOUREUX, MAIS LA RÉSISTANCE AU CHANGEMENT’

Chaleureusement,